Sly
T'es comme un coup de soleil, tu me donnes la fièvre et tu me fais rougir.
Il y avait dans l'air une odeur de sucre. La nuit offrait son ballet d'étoiles filantes. Je t'ai écris sous la lune quelques mots au crayon de bois. Ai-je fais un voeu pour moi ? Non. Il y en avait beaucoup ce soir là, beaucoup pour toi.
Je t'ai attendu des heures en t'écrivant trois lignes. Dans un léger état second. Tu as crevé la nuit. Là. Sous la lune, à trois heures du mat'. Après m'avoir donné une petite mort et le purgatoire. C'était banal, pas décevant, juste banal.
Je veux plus. Je te tends la main là, tu ne vois pas ? Prends là. Emmène-moi faire un tour au pays de tes rêves. Prends ma main, on s'arrache, juste pas loin, juste une heure. On se tire, tous les deux. On va faire des ricochets, jeter des bouteilles à la mer, faire un feu et danser comme des indiens fous. Tu crèves mon paysage. Je veux me perdre un moment avec toi. Qu'en dis-tu ?
Je débarque dans le carnaval il est 5 heures. Il me manque encore deux cafés et trois cigarettes pour affronter les marionnettes et tenter de passer inaperçue dans le défilé. Ma gymnastique quotidienne. Je me fais violence chaque matin pour être quelqu'un que je n'ai pas envie de devenir. Mais c'est sans importance. Mon corps ne m'appartient pas de toutes façons, je le laisse faire, plier, se soumettre aux règles de la manifestation. J'ai l'esprit ailleurs...
Mon corps est un ravage de putrifiction. Je suis consumée. Ca a pris de l'intérieur et aujourd'hui je suis en braises encore fumantes. Venez, voyeurs, curieux malsains. Regardez moi, mes yeux fondent, cherchez ma pupille, fouillez mon état. Riez, si le coeur vous en dit ou si la nervosité vous rend fou. Je ne crains plus rien. Pas même le coup de pied qui me sera fatal.
Je veux devenir volute.